Juillet 1854, en Algérie, dans la vallée du haut Sébaou. Charles Wolff qui commande les troupes françaises, est blanc comme un linge.

Il n’en revient pas : ses huit mille soldats, entraînés et aguerris, munis des armements les plus modernes, viennent d’être défaits et de sonner la retraite ! Devant qui ? 

Devant une armée hétéroclite de tribus kabyles, de simples paysans en burnous descendus de leurs montagnes ! Et comme si cette humiliation ne suffisait pas, l’homme qui commande cette armée de gueux est une femme : Lalla Fatma N’Soumer, surnommée la Prophétesse du Djurdjura.

Drapée dans des foulards colorés, couverte de colliers et de bracelets, de tatouages et de henné, les yeux soulignés de khôl, cette guerrière, au regard fier et farouche, qui a refusé le mariage, impressionne tous ceux qu’elle rencontre.

Mais au-delà de l’exotisme du personnage, ce qui inquiète les Français, c’est sa capacité, mi-mystique, mi-stratège, à appeler les Kabyles à prendre les armes.

Est-elle une héroïne algérienne ou une héroïne kabyle ?

En tout cas, grâce à la poésie et à la tradition orale, Lalla Fatma N’Soumer, femme émancipée et rebelle, est entrée dans la légende. 

France Inter